Lalo nous propose une belle entrée en matière avec ce poème consacré aux terres suffocantes, celles du toujours trop qu'elle décrit avec beaucoup de justesse et d'émotion. Ce poème n'en est pas moins l'occasion de nous dire, en sous-texte, qu'il y a malgré tout de l'espoir. Cet espoir, pour ma part, je l'ai trouvé dans les derniers vers.
Dessous la terre ça grouille encore.
L.
Terre et terre
Arythmie insipide des êtres tremblants,
Termites et turbines chambrent troublantes.
Plus rien ne chante,
La Terre que l’on asphyxie.
Les ailes méchantes
Des oiseaux-taxis,
Brûlent l’air,
À la tour d’Occident.
Les rêves perdus,
Des terrien.nes arythmiques,
S’enfoncent à nus.
Vide agrochimique,
Je croyais que tu n’étais qu’accident.
Voilà que tu es volonté,
Triste et perturbée,
Tu pleures.
L’heure est passée,
Tu meurs.
J’aurai voulu t’aimer « en-corps » cent ans,
Désirer ton incandescence
Et ta volupté.
Mais esseulée, arraisonnée et abattue,
Tu n’as plus que tes larmes pour brûler.
Les dernières seront les premières,
Les premières seront sous terre.
Lalo
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