« Mais la violence ne consiste pas tant à blesser et à anéantir, qu'à interrompre la continuité des personnes, à leur faire jouer des rôles où elles ne se retrouvent plus, à leur faire trahir, non seulement des engagements, mais leur propre substance, à faire accomplir des actes qui vont détruire toute possibilité d'acte. Comme la guerre moderne, toute guerre se sert déjà d'armes qui se retournent contre celui qui les tient. »
Lévinas, Totalité et infini, « Préface », Paris, Livre de Poche, 1990, p. 6.
Introduction
La guerre est un sujet très fécond pour la littérature, ne serait-ce que d’un point de vue critique, mais nous avons trop tendance à oublier un autre concept inséparable de la guerre : la Terre. La Terre comme lieu, comme objectif, mais aussi comme victime de la guerre humaine. A des fins notamment belliqueuses, la Terre fait objet d’idéologies qui la nomment différemment : monde, Terre, sol, patrie / Welt, Erde, Boden, Vaterland… Nous nous restreindrons dans cet article à l’idéologie chrétienne et à l’idéologie nationaliste européenne en raison de notre corpus d’étude qui se compose de la fable « L’Européen » de Hermann Hesse (1917) [1] et de l’extrait poétique des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné communément isolé et intitulé « Je veux peindre la France… » (1615). Pourquoi avoir choisi de comparer ces deux textes qu’apparemment rien ne rassemble ? Ils ne sont ni de la même culture, l’un étant francophone et l’autre germanophone, ni de la même époque. Tous deux pourtant entretiennent un dialogue sur le devenir de la Terre du même point de vue critique de l’humain. L’exercice de la comparaison nous permet ainsi de réunir deux textes qui n’ont jamais été comparés dans une direction bien précise, celle du rapport entre guerre et Terre.
Ainsi, dans le respect de la singularité de chaque œuvre, nous nous demanderons dans quelle mesure Hesse et d’Aubigné traitent, malgré une culture et une époque différentes, du même devenir de la Terre et de l’humain.
I. Deux genres, deux traitements singuliers
Il s’agit ici de traiter des deux genres attribués à la terre, terre patrie (masculin) et terre mère (féminin), tout en questionnant les deux genres littéraires de l’apologue et de la poésie.
1. Un point de vue apologétique masculin de la terre patrie
La fable hesséenne se réapproprie l’épisode biblique du Déluge (Genèse 7, 1-8, 21-22) en l’appliquant au contexte post Première Guerre mondiale, donc à l’heure de la technique au sens tant critiqué par Heidegger [2] de l’aliénation de l’humain technocrate. D’une certaine façon, Hesse donne à lire une dystopie proprement moderne et pourtant ancestrale en Occident, étrange synthèse que nous découvrons dès la première ligne : « Finalement, le Seigneur s’était fait une raison, et, en provoquant le déluge, avait mis fin lui-même à cet âge de la Terre qui s’était achevé par la sanglante Guerre mondiale. » (p. 151) Cette phrase donne le ton des cinq premiers paragraphes de la fable : Hesse n’aura de cesse d’y mêler un champ lexical théologique chrétien à un champ lexical guerrier propre à l’avancée technologique de la Première Guerre mondiale :
« Tandis que l’Europe et le monde entier sombraient et se noyaient, on voyait, à travers le crépuscule détrempé de la Terre en perdition, les infatigables et éblouissants faisceaux lumineux des projecteurs briller au haut des dernières tours métalliques qui émergeaient encore et l’on pouvait entendre, ici et là, tirées par l’artillerie, des grenades siffler en décrivant d’élégantes trajectoires. » (p. 151-152)
L’accent est mis avant tout sur l’Europe, laquelle, contrairement aux autres continents, n’a eu de cesse de lutter contre la montée des eaux divines par la guerre moderne, ce que Hesse qualifie alors non sans ironie d’héroïsme. Ironie que l’on retrouve particulièrement dans le choix européen de traiter d’ennemi le déluge, et donc in fine Dieu, et dans la vanité de l’unique rescapé européen qui « épuisa[it] ses dernières forces à noter les événements des récentes journées, afin qu’une humanité future sache que cela avait bien été sa patrie qui avait survécu de quelques heures à la ruine des derniers ennemis et qui s’était assuré pour l’éternité la palme de la victoire. » (p.152) La terre chrétienne (die Erde, voire die Welt) devient ici patrie (der Vaterland) : la terre se gorge d’idéologie guerrière et nationaliste, en l’occurrence patriarcale. L’Européen est alors repêché par une nouvelle figure patriarcale, Noé, qui ne cesse d’être nommé par la périphrase « le Patriarche » (der Erzvater) et qui s’adresse aux hommes comme à ses enfants (surtout à ses « fils multicolores », p. 155). Le ton change alors complètement et l’Arche apparaît rapidement comme la promesse d’un nouveau départ pour une animalité (humains et bêtes) responsable et cosmopolite. L’accent est mis par Hesse à force d’exclamations laudatives sur les talents propres à chaque être vivant sauvé du déluge. L’humain demeure toujours à part des autres animaux, à l’image de l’épisode biblique originel, mais contrairement au mythe originel il est question de représentants des humains de différentes ethnies. Hesse était historiquement un écrivain engagé dans le cosmopolitisme et luttait activement dans ses œuvres contre le nationalisme belliqueux, ce qui lui a valu l’exil. Toutefois, au sein de ces couples humains hétérosexuels cosmopolites, l’Européen, qui est seul, reste à l’écart – ce que nous retrouvons formellement par le paragraphe qui lui est consacré alors qu’un paragraphe était consacré aux êtres humains – et se rit des prestations des êtres vivants de l’Arche au nom d’une supériorité intellectuelle qu’il ne parvient aucunement à transmettre, ni à prouver. L’Européen est stérile, asservi par la technique qui le rendait jadis si puissant, seul l’orgueil demeure. Cet orgueil prétend à la découverte postérieure du bonheur de l’humanité, bonheur attaché selon l’Européen à la technique, contrairement à la vision des autres hommes présents qui qualifient alors l’Européen d’« amuseur » dans la mesure où « [i]l dit des choses qu’aucun de nous ne peut comprendre tout à fait ; cependant, nous pressentons que ces choses, si nous les comprenions réellement, seraient pour nous autant de sujets de franche hilarité. » (p. 157) Pourtant ce point n’est qu’une étape : pour quelle raison l’Européen est-il dans l’Arche ? Quelle place a-t-il sur la nouvelle Terre ? Les « fils multicolores » questionnent le Patriarche sur les intentions de Dieu le Père – que d’hommes et que de filiation – en ce qui concerne l’Européen. Il s’agit là de la morale de la fable : l’Européen n’est là qu’à titre de memento mori, comme « revenant » du « pays de la guerre ». Noé attribue alors la culpabilité du déluge aux hommes blancs : « Vous avez beaucoup à pardonner à ces hommes blancs, ce sont eux qui ont corrompu notre pauvre Terre une fois encore jusqu’à mériter le châtiment de Dieu. » (p. 158) « Une fois encore » ? Ce choix hessien est révélateur du biais chrétien classique de la blanchification des personnages bibliques qui anthropologiquement étaient métis. La punition ultime de l’Européen est sa solitude, car si tous les représentants humains ont leur femme, ce n’est pas le cas de l’Européen qui « ne peut pas se reproduire à moins de se plonger à nouveau dans le courant de l’humanité de couleur ». La mort ou le mélange afin de lutter contre l’ancienne Terre patrie associée à l’Européen au profit d’un cosmopolitisme pacifique. Ce choix de Hesse fait écho au mythe originel, tout en s’en distanciant immédiatement, mythe dans lequel Dieu dit à Noé (Genèse 7, 2-3) : « Tu prendras auprès de toi sept couples de tous les animaux purs, le mâle et sa femelle; une paire des animaux qui ne sont pas purs, le mâle et sa femelle; sept couples aussi des oiseaux du ciel, mâle et femelle, afin de conserver leur race en vie sur la face de toute la terre. » (souligné par moi) L’Européen serait ainsi le seul représentant impur de l’humanité. Noé conclut dans la fable hessienne sur une affirmation très optimiste, apologétique : « [L’Européen] ne pourra pas gâcher votre vie sur la nouvelle Terre […] ».
2. Un point de vue poétique féminin de la terre mère
Dans un genre littéraire tout à fait différent, celui de la poésie, Agrippa d’Aubigné personnifie la terre qu’est la France sous les traits d’une mère en charge de deux enfants qui incarnent l’un le christianisme et l’autre le protestantisme dans le contexte de la Saint Barthélémy sous les traits des deux frères bibliques, Esaü et Jacob. Cette peinture poétique n’est autre qu’une hypotypose dans la mesure où d’Aubigné donne à lire une scène qui frappe le lecteur d’images précises, ici des images d’horreur. Si le premier vers se focalise sur la figure de la mère, les deux fils prennent rapidement la place, en particulier leur conflit d’une certaine façon utérin. D’Aubigné prend parti pour le protestantisme attaqué par le christianisme – prise de position historique –, protestantisme qui « [à] la fin se défend » d’une « juste colère » (v. 109, souligné par moi). A partir du vers 110, la mère refait surface toutefois en restant objet passif (« Rend à l’autre un combat dont le champ est la mère. ») et plaintif (« soupirs ardents » et « pitoyables cris », v. 111). La présence de la mère est ravivée de manière pathétique : les lecteur·trices ressentent de la peine pour cette mère dévouée qui voit ses enfants se déchirer ; si le registre épique est employé pour amplifier le combat, ce n’est bien que le pathos qui subsiste à la fin (« ils se crèvent les yeux », v. 116). A partir de la moitié du poème, la mère « mi-vivante mi-morte » (v. 118) devient réellement le sujet principal de l’action que pourtant elle ne cesse de subir. Cette fois-ci c’est la mère qui incarne la prise de position politique de d’Aubigné, à savoir que le protestantisme n’est pas le fautif originel (« Celui qui a le droit et la juste querelle », v. 122), mais cela dépasse de simples paroles : « [La mère] veut le sauver » (v. 123). La mère a choisi un des deux enfants, choix qui fait référence à « l’enfant élu ». Malgré ce choix, ce sont bien les deux enfants qui verront leur querelle punie par les paroles maternelles aux échos de malédiction, paroles qui constituent la pointe tragique du poème :
« Elle dit : “Vous avez, félons, ensanglanté Le sein qui vous nourrit et qui vous a portés ; Or vivez de venin, sanglante géniture, Je n’ai plus que du sang pour votre nourriture !“ » (v. 127-130)
Nous reviendrons sur cette pointe, mais nous pouvons déjà noter que la terre mère continue d’être fertile en poison (haine) – l’occurrence du champ lexical du sang suffit à l’illustrer – et non plus en lait (amour) et ce indépendamment de la légitimité du conflit.
I. Une même issue humaine, trop humaine ?
1. Une critique de la guerre
Malgré deux genres de la Terre et deux genres littéraires distincts, les deux textes ont pour objectif commun une critique fondamentale de la guerre. Cette guerre est historiquement différente selon le texte abordé, ce qui donne des éléments d’interprétation : le texte de Hesse s’ancre dans la Première Guerre mondiale et émane d’un Allemand critiquant l’Europe tout entière ; le poème de d’Aubigné quant à lui prend racine dans le schisme entre catholiques et protestants en France dans le contexte du massacre sanglant de la Saint Barthélémy. D’un côté un conflit d’envergure mondiale soutenu par de nouvelles armes de haute technologie et de l’autre une guerre civile de religion : dans les deux cas la pulsion demeure nationaliste. Hesse critique la guerre en raison de sa conséquence désastreuse et par la possibilité d’un nouvel espoir (« une nouvelle Terre »), alors que d’Aubigné n’offre aucun espoir : la guerre a eu raison de la Terre.
2. L’ingratitude humaine envers la Terre
Si la Terre revêt deux visages genrés très différents d’un texte à l’autre, elle subit l’imbécilité destructrice des hommes dans les deux cas. La Terre apparait ainsi comme lieu et victime de ces guerres humaines. Hesse dans sa fable fait mentir Dieu lui-même qui avait pourtant affirmé après le déluge originel (Gn, 21) : « Je ne maudirai plus la terre, à cause de l'homme, parce que les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait. » L’ingratitude humaine est telle qu’elle fait mentir le Seigneur et provoque un second déluge que subit in fine la Terre elle-même, bien qu’elle ne soit pas considérée pour elle-même dans ce texte. Elle est ici davantage objet idéologique entre théologie et politique. Dans le poème de d’Aubigné, l’ingratitude est d’autant plus criante que la Terre est personnifiée sous la figure maternelle : nous retrouvons donc une ingratitude filiale envers la mère comme analogie parlante de l’ingratitude des humains envers la Terre. L’ingratitude envers la terre est ici verbalisée dans les derniers vers à la première personne et renforcée par les mots portant la rime : il apparait paradoxal de lier intimement « porté » (protection) et « ensanglanté » (violence). Dans ce poème, l’intertextualité est très religieuse (références chrétiennes) et la Terre est fondamentalement positionnée comme nation (la France). Ces deux registres – l’un théologique, l’autre géopolitique – qui constituent une toile de fond de l’ingratitude envers la Terre sont un point commun fondamental des deux textes.
3. Deux tonalités pour une même réalité historique par-delà le littéraire
Le poème de d’Aubigné est aussi sanglant que l’a été le massacre de la Saint Barthélémy qu’il critique. Même si la fable de Hesse semble plus optimiste que le poème de d’Aubigné de prime abord, la réalité historique a rétrospectivement donné tort à Hesse. Il suffit de penser à la Seconde Guerre mondiale, sorte d’écho tragique et ironique au second déluge de la fable de Hesse, mais aussi à la perpétuation du colonialisme et de l’esclavagisme qui sont littéralement à l’opposé de l’espoir cosmopolite de Hesse.
I. Un même traitement anthropomorphique hérité du virilisme occidental
Le point commun des deux textes ne se limite pas seulement à l’issue humaine, soit à la destruction de la Terre. Il est bien plus large et antérieur aux deux textes dans la mesure où il s’agit de l’héritage idéologique historique du virilisme occidental anthropocentré.
1. La terre comme objet, non comme sujet (critique écologique)
Une première critique concernant ces deux textes concerne l’anthropomorphisme qui y est central : la terre n’a pas à être genrée comme si elle était humaine. Cet anthropomorphisme – qui s’accompagne d’un anthropocentrisme fondamental – a pour conséquence directe l’établissement présupposé de la Terre comme objet passif subissant l’action humaine, ce qui rend cette dernière pathétique et dépendante du bon vouloir de l’être humain qui apparait donc comme responsable d’elle. Le genre appliqué à la Terre, patrie ou mère, ne change en rien cet anthropomorphisme abusif qui empêche nécessairement la Terre d’être saisie pour elle-même et donc comme sujet actif qu’il s’agit de tenter de comprendre au mieux hors de l’humanisation, ce que prétend aujourd’hui l’écologie. En revanche, cette genrification donne à ressentir deux registres distincts : l’un héroïque (la Terre patrie qu’il s’agit de défendre), l’autre pathétique (la Terre mère qu’il s’agit de protéger), bien que ces deux registres finissent par se mêler dans les deux textes du fait même de l’héritage viriliste occidental [3] qui modèle la masculinité et la féminité sous le prisme du vir latin (homme viril, héroïque).
2. La nécessité d’intégrer la seconde moitié de l’humanité (critique féministe)
Nous avons beaucoup parlé d’humains dans la fable hessienne, mais en réalité tout tend vers la figure masculine : celle du père (Dieu le Père, Noé le Patriarche) et celle du fils (« fils multicolores »). Les femmes y sont très peu présentes et apparaissent comme simple miroir de leurs époux. Dans les deux textes, les femmes sont réduites à la figure viriliste traditionnelle de la mère-épouse. De plus, dans le texte de d’Aubigné, la figure féminine est employée comme allégorie de la France et muse tragique, traitement également très classique. Certes, la figure centrale du poème est une femme, mais elle n’est pas une femme civilisationnelle. Et si dans la fable de Hesse il est bien question de femmes civilisationnelles, elles n’ont toutefois aucun pouvoir et ne sont mentionnées qu’à titre d’épouses des hommes d’ethnies différentes à des fins uniquement procréatrices. Il pourrait être tentant a posteriori de considérer que si la Terre a tant souffert, c’est certainement parce que les femmes ont été réduites au silence, comme extension muette de leurs époux. Il est certain que le silence imposé aux femmes est à critiquer, toutefois il faut prendre garde à ne pas faire peser sur les femmes la responsabilité exclusive de la sauvegarde de la Terre que les hommes de leur côté s’attèleraient à détruire.
Conclusion
Pour conclure cet article, la Terre demeure victime de l’humanité virile et ce n’est pas tant l’issue qui est trop humaine au pire sens du terme – soit au sens de la destruction –, mais bien le cadre de pensée lui-même qui n’est autre que le virilisme occidental. Tant que ce cadre paradigmatique ne changera pas, la Terre demeurera condamnée.
Des espoirs de changement apparaissent notamment dans le mouvement de l’écoféminisme qui voit dans les structures d’oppression une analogie (et non une identité) entre la Terre et les femmes, mais ce mouvement (et ses variantes) est-il suffisant ?
Ondine Arnould
doctorante contractuelle en philosophie,
chargée d’enseignement à l’Université de Strasbourg
NOTES
[1] L’édition à laquelle nous nous référons est une traduction française, ce qui permet un accès par les lecteur·trices non-germanophones : HesseHermann, « L’Européen, fable », dans Souvenirs d’un Européen, s.l., Calmann-Lévy, 1988, p. 151-159.
[2] cf. sur ce point Heidegger Martin, « La question de la technique », dans Essais et conférences, Paris, Gallimard, 1958, p. 9-48.
[3] Sur l’héritage viriliste en Occident, cf. Gazalé Olivia, Le Mythe de la virilité, Paris, Robert Laffont, 2017.
Bibliographie
Littérature primaire
Aubigné (d’) Agrippa, Les Tragiques, Livre I, « Misères », v. 97-130, Paris, Flammarion, 1968, p. 61-62.
Hesse Hermann, Souvenirs d’un Européen, « L’Européen », s.l., Calmann-Lévy, 1988, p. 151-159.
Littérature secondaire
Gazalé Olivia, Le Mythe de la virilité, Paris, Robert Laffont, 2017.
Larrère Catherine, « La nature a-t-elle un genre ? Variétés d’écoféminisme », Cahiers du Genre, vol. 59, no 2, 2015, p. 103.
Lévinas Emmanuel, Totalité et infini, Paris, Livre de Poche, 1990.
Warren Karen J., « Le pouvoir et la promesse de l’écoféminisme », Multitudes, vol. 36, no 1, 2009, p. 170.
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