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Photo du rédacteurLes Dessous de l'être

Fast fashion et féminité : un modèle de production aux victimes féminines

Dernière mise à jour : 2 mars 2020


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Questionner la féminité au travers d’un phénomène économique tel que celui de la fast fashion.




La révolution industrielle, creusant l’écart entre la sphère privée et la sphère publique, a contribué au cantonnement des femmes, ménagères, aux tâches domestiques. Le pouvoir d’achat des femmes, s’il existe, se limite alors à celui d’acheter les produits nécessaires à la gestion du foyer. Cependant, ce pouvoir d’achat réservé aux tâches quotidiennes d’un foyer permet, dès les années 1900, une certaine forme de langage politique des femmes au travers des produits que tour à tour, elles décident de choisir, recommander ou bien même boycotter. Bien évidemment, cet espace d’autonomie et de pouvoir d’achat des femmes se restreint à celui de la sphère domestique. Ce qui leur permet tout de même, de hiérarchiser les besoins et les consommations de leur famille, de refuser l’emprise de certaines marques, tout en mettant en avant un produit plutôt qu’un autre, une matérialité plutôt qu’une autre.


Depuis la fin du XIXème siècle, le statut social des femmes a profondément changé, notamment au sein des sociétés occidentales, octroyant aux femmes de nouvelles fonctions au sein de la sphère publique et l’accès à des droits autrefois réservés aux hommes. Les femmes dans la société occidentale actuelle ont obtenu plus de droits et de pouvoir mais doivent en permanence rappeler et se rappeler la fragilité de ses droits obtenus que très récemment, tout en les réaffirmant à leurs images.

Le lieu du consumérisme et le principe de consommation sont au centre de l’enjeu actuel de détermination des femmes par les femmes. En effet, l’acte qui engendre la consommation, l’achat, au sein d’une société économique capitaliste traduit nécessairement une forme d’appartenance sociale et nous place au sein d’une civilisation et de ses particules constituantes. Une femme qui achète est une femme qui choisit, de même, qu’une femme qui n’achète pas, nous démontre un choix. Acheter ou non devient alors le lieu de l’expression d’une certaine forme d’auto-détermination au sein de la société.



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Émergence et fonctionnement de la fast fashion : un système économique basé sur l’exploitation d’une main d’oeuvre maltraitée et majoritairement féminine



Commençons par définir ce concept de fast fashion. La fast fashion est une partie de l’industrie vestimentaire et textile contemporaine, qui s’est développée à la fin des années 1990. Ce modèle économique tend à produire un maximum de différentes collections textiles, à petits prix et à renouvellement rapide. La fast fashion fait passer les habitudes vestimentaires, qui auparavant, étaient au nombre de deux collections par année - automne/hiver et printemps/été - à un nombre oscillant entre vingt et quarante collections par année, voire plus. Il est ici question d’inciter la consommatrice et le consommateur à renouveler très régulièrement sa garde robe.


La fast fashion peut donc être considérée comme une forme nouvelle de production textile, mais son arrivée très récente dans l’économie globalisée se base irréfutablement sur un modèle économique plus ancien : l’utilisation forcée, irrespectueuse et non raisonnée de la production humaine, des matériaux, tout comme de l’environnement.

Le principe est simple : délocaliser la production textile d’entreprises fondées en Occident au profit d’une production à moindre coût dans des usines et des ateliers de confection situés dans des pays dits “du Sud”. Dans ces pays concernés, les lois régissant le droit du travail sont soit inexistantes, soit en construction, soit à améliorer considérablement pour garantir un véritable droit du travail. Ces lois ne garantissent pas toujours complètement, voire pas du tout, dans certains cas, la sécurité de ces travailleurs-euses ainsi que le respect de leur dignité en tant qu’individu-e-s vivant-e-s.


Les conditions de travail sont non seulement pénibles physiquement, mais également dangereuses pour la santé des travailleurs-euses : manipulation de produits chimiques et toxiques (notamment dans l’usage de produits teintés); peu, voire pas, de matériel permettant de se protéger la peau, les yeux, le corps, de ses produits et de leurs effluves sont mis à la disposition des employé-e-s. Les heures supplémentaires tout comme les journées de travail sont longues et mal payées et les premières personnes concernées par ce type d’emploi, qui pour beaucoup d’observateurs internationaux s’apparentent à une forme d’esclavagisme moderne, sont des femmes. En effet, c’est environ 80% de ces travaillleur-euses réparti-e-s sur toute la surface du globe, qui sont des femmes (Source : Fashion Revolution).


Que ce soit en Éthiopie, au Bangladesh, en Turquie, au Mali et dans tant d’autres pays directement concernés par ce phénomène, le constat est clair : la fast fashion a fait son trou et ne cherche vraiment pas à améliorer les conditions de travail de ces employé-e-s.

En effet, la stratégie économique de ces grands groupes est de sous traiter auprès de propriétaires d’usines sur place, le travail de ces personnes, pour ensuite, pouvoir se justifier et se défendre d’une “bonne” démarche éthique d’entreprise dans son propre pays d’origine. Ce sont alors le(s) propriétaire(s) de ces usines, et indirectement les lois de ces pays concernés, qui deviennent responsables de ces conditions d’emploi et de leurs répercussions multiples. Les entreprises qui font appel à ce type de main d’oeuvre se délestent ainsi, de leur part de responsabilité dans l’exploitation d’employées et de matériaux, n’étant pas protégés par les mêmes lois que les forces de production de leur pays d’origine.


Aux conditions de travail pénibles, sanitairement dangereuses et sous-payées, s’ajoutent la question de l’insalubrité, et de la dangerosité des lieux de travail et de confection.

En effet, c’est avec horreur que la presse et le grand public, eurent connaissance de l’effondrement du Rana Plaza, le 24 avril 2013 à Dacca au Bangladesh. Un accident, qui permit de rendre visible les véritables conditions d’emploi de ces travailleurs-euses.

Cette catastrophe a fait la lumière sur la fréquence et la récurrence de ces accidents dans les usines de confection estampillées fast fashion. L’immeuble accueillait différents types d’entreprises et d’activités économiques, notamment une banque et plusieurs ateliers de confections et regroupait en tout plus de cinq mille salarié-e-s. Ces ateliers de confections étaient placés en sous-traitance, pour le compte de grands groupes célèbres de la fast fashion tel que l’espagnol Mango ou l’irlandais Primark.


Une visite de contrôle avait eu lieu la veille de l’effondrement et stipulait l’arrêt immédiat de toutes activités au sein de cet immeuble. La cause : de nombreuses fissures apparentes qui démontraient de problèmes structurels graves pour le pérennité du bâtiment, survenus à la suite de la construction illégale de quatre étages supplémentaires. La plupart des entreprises présentes sur place ont alors décidé de respecter cet interdit à l’exception des ateliers de confection pour lesquels les patrons ont exigé, non pas sans menace, de leurs employé-e-s qu’ielles se rendent sur leur lieu de travail le lendemain matin, feignant qu’il n’y aurait aucun danger à aller travailler. Le matin du 24 avril 2013, quelques heures après l’ouverture des ateliers, l’immeuble s’effondrait sur ces travailleurs-euses, provoquant au moins 1 127 mort-e-s et des centaines de blessé-e-s. L’effondrement du Rana Plaza, s’il avait eu lieu dans le cadre de la loi française, aurait été considéré comme criminel.


Au-delà de l’insalubrité des usines, d’une stratégie d’implantation et de délocalisation douteuse de la part des entreprises, du danger des produits, de l’incohérence substantielle des salaires, du risque de mort, se trouve une image multiple, bouleversante, ambiguë et problématique des femmes et de la féminité.

D’une part, nous avons 80% de la main d’oeuvre de ce secteur d’activités, aux pratiques controversées et dégradantes pour les travailleurs-euses concerné-e-s, qui sont des femmes et dont la situation actuelle nécessite un soutien et une prise de conscience de la part de l’ensemble de la communauté internationale. De l’autre, nous avons des milliers voire des millions de femmes mais aussi d’hommes qui achètent, chaque jour, les produits réalisés et vendus par les entreprises textiles de la fast fashion, depuis maintenant un peu plus d’une vingtaine d’années, et qui sont les fragments substantiels d’un système économique basé sur l’exploitation de la main d’oeuvre humaine et le déni de la dignité de leurs existences.



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Une stratégie marketing qui pousse, en premier lieu, les femmes à la consommation de masse et en second lieu, à l’oubli de la revendication universelle de solidarité entre femmes



Ce sont pas loin de quarante-huit millions de femmes qui travaillent pour le compte de la fast fashion à travers la planète et les différentes usines et ateliers de confection, pour environ cinq mille boutiques H&M, deux mille cent boutiques Zara, mille cent boutiques Bershka et pas loin de quatre cents boutiques Primark réparties dans le monde, pour ne citer qu’elles. Il serait presque inutile de préciser que les usines et les magasins de ces différentes entreprises sont géographiquement, socialement, symboliquement et diamétralement opposées : les usines pour les pays en développement, les magasins pour les pays développés. C’est une économie se basant sur un principe de division qui se révèle ainsi à nous : d’une part, la production, de l’autre, la consommation, et en son centre, majoritairement, des femmes issues de tous milieux.


Ce sont aussi des individu.e.s, principalement des femmes, qui décident du sort d’autres femmes : d’un côté il y a l’argument louable mais terriblement faux qui vise à dire qu’en consommant de la fast fashion, on subventionne, dans un sens, l’indépendance des femmes qui sont à l’origine de cette production. Ou bien encore l’idée, que cette industrie reste néanmoins l’une des premières industries “féminine” dans le monde et qu’il nous faut s’y intéresser et trouver le moyen de convertir cette énergie, ce labeur féminin en une autre chose. Enfin, il y a l’argument détracteur de la fast fashion, qui tend à définir ce phénomène comme étant un ensemble de pratiques issues de l’esclavagisme moderne, reposant sur une prouesse marketing digne d’une campagne publicitaire, à la sauce Edward Barneys. Celle qui vise à faire croire à une partie de ces femmes, les consommatrices, que pour être heureuse, pour être bien, “pour être femme”, il faudrait constamment se vêtir, puis se revêtir, puis se re-revêtir aux couleurs et emblèmes de la fast fashion, tout en laissant sur son passage tout textile démodé, fatigué, abimé, un peu à l’instar, de l’oubli que nous engendrons autour de ces politiques de production et de ses victimes, lorsqu’une fois la porte du magasin franchie, la frénésie se fait et le sur-achat commence.


Le modèle de la femme moderne et occidentale et surtout celui de la femme jeune tel que véhiculé par la société, est dans une impasse. Comment peut-on cautionner le système économique qui se cache derrière l’un des premiers moyens de se vêtir, tout en faisant valoir des revendications telles que l’égalité des sexes et des genres et la protection de l’environnement ? Ce rapport de force social, cette contradiction de sens, de convictions, de valeurs et de faits rend encore plus intelligible les strates complexes du statut social des femmes, dans un monde contemporain globalisé et en regard permanent sur le reste du monde, de l’univers et de l’universel-le.


Les femmes, placées pratiquement de force, et pour la version plus adoucie : par la force des choses, au centre de la fast fashion se voient dépeintes tantôt comme victimes, tantôt responsables, tantôt partisanes, tantôt cautionneuses, tantôt boycotteuses, sans pour autant jamais avoir décidé de ce schéma au préalable.

Que reste-t-il alors à faire pour les individu-e-s refusant ce modèle de consommation ? Dans un monde globalisé où les enseignes de la fast fashion ont fini par monopoliser une tranche colossale des consommatrices et consommateurs textiles, notamment dans les milieux sociaux les moins favorisés, où le choix quant à la question de se vêtir reste plus limité et surtout conditionné par un système de marché et de production bien plus englobant, ou finalement, il est très complexe de vouloir affirmer une différence.

L’une des premières solutions reste évidemment le boycott de cette industrie. Refuser que l’argent, en bien trop grande quantité, aille dans les poches de tortionnaires, à l’heure où le monde s’est évertué à définir et penser des droits qui nous concernent toustes.


Refuser que sa prochaine, même si elle se trouve géographiquement à l’autre bout du monde, périsse et souffre au profit d’une production textile que plus tard, une fois chez nous, l’on voudra acheter et jeter dès que sa fibre de mauvaise qualité aura lâché.

Refuser d’acheter ainsi et de contribuer encore à la persistance d’un système que l’on peut juger sans trop de danger, bien trop coûteux.


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Une politique économique d’entreprise qui tend à broyer l’humain-e et l’environnement



Des humain-e-s broyé-e-s, des constantes économiques terrifiantes, qui ne garantissent en rien une juste répartition entre les différent-e-s actrices et acteurs de cette production matérielle globale et quotidienne, des rapports de forces discrets mais constamment porteurs d’une certaine violence, tout comme un constat écologique anxiogène et alarmant. C’est ainsi qu’est dépeint la triste réalité de la fast fashion, telle qu’on l’étudie en 2020.


C’est en effet, l’une des industries les plus polluantes au monde que l’on décrit également ici. La fast fashion consomme et pollue beaucoup, si ce n’est pas monstrueusement, de denrées, de ressources et d’énergies aussi vitales que l’eau, le sol, les nappes phréatiques, ou des hectares de terres cultivables. La fast fashion et ses textiles génèrent des déchets polluants et toxiques, que l’on jette individuellement et collectivement en grand nombre, que l’on tente de calculer en tonne et en année par habitant-e et qui causent une destruction massive de nombreux écosystèmes à l’échelle de toute la planète.


À titre d’exemple, c’est environ 36 kilos de textiles, par habitant-e. et par année, qui étaient jetés aux États-Unis (en 2013). Ceux-ci provenaient en grande partie de l’industrie de la fast fashion et dont 84% finissait dans une décharge ou dans un incinérateur. La somme de tous les textiles jetés par année aux États-Unis correspond à près de 14 millions de tonnes de déchets, difficilement et rarement recyclés et réutilisés.


En 2020, il n’y a pas que le constat des causes et des conséquences de la fast fashion qui alarment les scientifiques et les sensibles, c’est dans un contexte généralisé de sur- et de mal-production que nous réalisons depuis trop peu d’années que la sirène d’alarme aurait dû être tirée depuis bien longtemps. À l’heure où l’ensemble de la planète, de ses écosystèmes, des espèces vivantes qui la peuplent et des climats qui la préservent sont entièrement menacé-e-s par la production humaine, il semble nécessaire de comprendre l’importance de l’engagement pour la différence et la transformation radicale du paradigme dans lequel nous évoluons et consommons.


La Terre ne nous doit rien, si ce n’est ce qu’on lui rend et afflige, nous n’avons plus le choix que de nous sentir concerné-e-s par ce que nous engendrons chacun-e à notre échelle.


Pour finir, la fast fashion pourrait se résumer en trois mois : “Prendre, jeter, détruire”.

Ces trois mots n’ont rien d’anodin, ils n’ont pas non plus la volonté de former une sorte d’effet stylistique et accrocheur, ils sont porteurs de vérité, d’une sémantique forte. Ces trois mots peuvent également décrire avec une sorte de véracité effrayante, la façon dont les hommes ont eu de traiter les femmes mais également ce que nous nommons comme nature, et ceci depuis maintenant plusieurs siècles et encore jusqu’à ce jour.


En les prenant, en les jetant, en les détruisant.


Ce propos, non pas si aisément défendable car si facilement attaqué par de nombreuses polémiques, ne se base pas sur un credo mais sur une réalité matérielle et quantifiable. La société, occidentale, s’étant construite depuis plusieurs siècles sur un principe de possession, que ce soit de la nature et de ses propriétés intrinsèques, que de la possession des femmes qui composent ladite société. Les femmes appartiennent à la société : par leur rang social, leur naissance, leur mariages. Les femmes sont subordonnées à l’intérêt social. Les femmes étaient avant tout prises et considérées comme l’acquis d’autrui, puis potentiellement jetées pour diverses raisons, l’infertilité pour n’en citer qu’une. Certes, il est vrai que des femmes ont pu, à des époques passées, bénéficier sur une période donnée de statuts et de réalités sociales plus agréables et plus permissives mais la reconnaissance de leur droit, d’un statut légal et autonome qui leur reconnaît à chacune un droit individuel, indépendant d’une sorte de dépendance sociale, familiale ou religieuse nécessaire, n’est qu’affaire de contemporanéité, remontant au plus tard au début du XXème siècle.


La nature en est de même, d’abord contemplée puis possédée, désagrégée ou bien quantifiée, elle fut elle aussi objectifiée ou bien même réifiée, sans jamais être véritablement comprise. On pourrait croire que l’on s’éloigne légèrement, de la question initiale et fondamentale, en dérivant sur la réalité du non statut des femmes et de la nature, à travers l’Histoire - tel que nous la racontons - cependant ce n’est pas le cas. Nous ne faisons qu’approcher plus près encore d’un constat global, autour de dérives puissantes et coûteuses dont dépendent nos sociétés, et qui expriment encore d’autres réalités englobantes.


Nous dépendons de notre mode de consommation, tout comme nous dépendons de ce que nous faisons de toutes les valeurs extérieures, qui nous entourent, et nous donnent au sein d’un espace-temps défini et limité, et si nous détruisons les valeurs extérieures (toute chose ou personne qui aurait affaire ou constituerait d’une façon ou d’une autre, un objet, une réalité ou encore un sujet du monde des humain-e-s et du vivant) qui nous entourent et que nous ne leur reconnaissons aucune valeur, aucune matérialité, aucune égalité, alors nous n’aurons jamais affaire qu’à notre propre petit crédo.

Dire du statut des femmes, dire de la fast fashion, dire du réchauffement climatique et de la situation écologique actuelle du monde, qu’elles ne sont que des réalités involontaires et tangibles, et pour lesquelles nous n’avons plus à nous battre, revient à dire que nous ne devons plus nous battre, que dans un sens, nous ne devrions plus vouloir vivre. Car la guerre, la lutte pour l’acceptation et la compréhension de soi et de ce qui nous fait vivre, est l’état constant et mental des humain-e-s/vivant-e-s.


Nous devons lutter si nous ne voulons pas de cette forme de consommation, nous devons lutter si nous voulons que les femmes, tout comme la nature, un jour, ne soient plus uniquement considérées en tant que distinctes des hommes mais bien en tant que vivantes, au même titre qu’un homme. La fast fashion rejette sur nous l’impression que nous n’avons aucune capacité à décider, que nous n’avons aucune forme de libre arbitre quant à la façon que nous aurions de considérer et de vivre l’existence. Comme si nous n’avions jamais eu le choix de notre société et de ce qui la définit, de ce qui la fait.


Or, les démarches qui viennent critiquer et proposer des alternatives à la fast fashion sont nombreuses et ne cessent de grandir et de se communiquer au travers d’un nombre croissant et important d’individu-e-s, tout comme celles qui visent à une transformation encore plus englobante des paradigmes de consommation dans lesquels nous évoluons actuellement.

Or, les démarches et les actions qui visent et prouvent qu’il n’est en rien nécessaire de ramener les femmes et la nature à une conception finie, antérieure, normée et enfermante, sont nombreuses, constantes et en perpétuel renouvellement.



La fast fashion est un faux impôt qui ne doit pas forcément être payé, ni une réalité nécessaire. Tant que nous tentons d’y trouver des chemins qui la critiquent, la transforment au bénéfice d’une réflexion non divisante et maîtrisée, s’exprimant au travers d’un principe universel et partagé d’égalité et de prépondérance de la liberté, pour toustes, d’exister.




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VI. Annexes

Sources, documents et ouvrages en lien avec cet article :


Site de Fashion Revolution :


Article paru dans NewsWeek - New York : “Enquête. H&M, Zara, Topshop. “La fast fashion”, un fléau écologique” datant du 13/10/2016 par Alden Wicker, republié par Courrier International) :


“The true cost. A film documentary” réalisé par Andrew Morgan (2015)


Article publié à ce lien : https://www.muudana.com/mode-feminisme/


Article publié sur Wedemain : Les chiffres affolants de la fast fashion https://www.wedemain.fr/Infographie-les-chiffres-affolants-de-la-fast-fashion_a3852.html


Mon histoire des femmes, écrit par Michelle Perrot et publié en 2016


Article Wikipédia sur l’effondrement du Rana Plaza :


Le genre de la consommation en 1900. Autour de la Ligue sociale d’acheteurs, Marie-Emmanuelle Chasel pour la revue L’année sociologique 2011/1 (Vol. 61) :


Article publié sur Challenges.org : Les femmes dépensent-elles plus que les hommes ?


Sorcières - La puissance invaincue des femmes, écrit par Mona Chollet et publié en 2018

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P.S


Si j’ai écrit cet article, non pas sans difficulté je l’avoue, c’est tout d’abord car je suis et je me sens femme et que j’ai à peu près le même âge que celui du phénomène de la fast fashion. Plus jeune, je n’ai pas tout de suite entendu et compris qu’en tant que femme, qui assez naturellement s’est pensée égale de tout autre individu-e humain-e, je n’aurais pas le même statut culturel, social et légal qu’un homme. Alors je cherche à comprendre pourquoi cette différence si particulière. La fast fashion, ici, est un peu ma représentation personnelle, ma métaphore intime de mon désir de comprendre ce qui un jour a marqué une différence si profonde dans la manière de considérer un être d’un autre. Car, toute jeune encore, naïve sans doute, je ne pouvais me dire que pour me vêtir, d’autres femmes, d’autres filles, d’autres êtres devaient souffrir ou mourir. Je considérais que tout-e mérite autant que moi, et je le considère encore.



Lalo



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Et chaque chose, chaque objet dérangeant de notre temporalité dérangeante pourrait se questionner au travers d’une même méthode, reste à savoir si nous disposons d’assez de temps pour ça.

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